Le ray-grass anglais séduit de nombreux propriétaires par son aspect luxuriant et sa couleur verte éclatante. D’un autre côté, nous devons vous alerter sur les nombreux défis que représente cette variété de gazon. Avant de vous lancer dans l’aménagement de votre pelouse, nous vous invitons à découvrir les contraintes majeures qui accompagnent ce choix esthétique.
Au sommaire :
Le ray-grass anglais présente de nombreux inconvénients qui en font un choix problématique pour votre pelouse.
- Entretien intensif : 2 à 3 tontes hebdomadaires nécessaires en période de croissance, scarification et aération annuelles obligatoires
- Consommation d’eau excessive : jusqu’à 25 litres par m² chaque semaine, représentant 50% de la consommation du foyer en été
- Vulnérabilité climatique : sensible aux températures extrêmes, fréquentes maladies fongiques et attaques d’insectes
- Coût élevé : 8 à 12 euros par m² annuellement, soit 2 à 3 fois plus que les alternatives durables
- Impact environnemental négatif : pollution des nappes phréatiques, réduction de la biodiversité par effet allélopathique
Un entretien exigeant qui transforme votre jardin en corvée permanente
L’entretien du gazon anglais nécessite un investissement temporel considérable. Nous observons que les tontes doivent être réalisées 2 à 3 fois par semaine durant la saison de croissance, soit 25 à 30 interventions annuelles. Cette fréquence s’explique par la croissance exceptionnellement rapide du ray-grass, qui peut pousser de 3 à 5 centimètres hebdomadairement au printemps.
La scarification constitue une opération incontournable à effectuer 1 à 2 fois par an. Cette technique permet de retirer le feutre végétal qui étouffe progressivement les racines. L’aération du sol s’impose également au minimum une fois annuellement pour décompacter la terre, souvent accompagnée d’un apport de sable spécialisé.
Le désherbage manuel devient une tâche hebdomadaire fastidieuse. L’usage de désherbants sélectifs étant désormais très réglementé, vous devrez consacrer plusieurs heures chaque semaine à éliminer manuellement les adventices. Cette situation contraste fortement avec d’autres techniques comme l’utilisation du sulfate de cuivre comme désherbant, bien que cette méthode présente également ses propres interrogations.
Une consommation d’eau excessive qui impacte votre budget
Le gazon anglais présente des besoins hydriques considérables qui peuvent rapidement devenir problématiques. Nous calculons que cette pelouse nécessite 20 à 25 litres d’eau par mètre carré chaque semaine en période sèche. Cette consommation peut atteindre jusqu’à 200 litres par mètre carré mensuellement durant l’été.
Pour illustrer concrètement ces chiffres, une pelouse de 100 mètres carrés requiert 2 000 à 2 500 litres d’eau hebdomadairement. Cette consommation représente fréquemment 50% de la consommation d’eau du foyer pendant la période estivale. Sur une année complète, nous évaluons à 700 mètres cubes la quantité d’eau nécessaire pour maintenir 200 mètres carrés de pelouse anglaise.
Cette soif chronique s’explique par le système racinaire superficiel du ray-grass anglais, limité à 15-30 centimètres de profundeur. Cette caractéristique contraste défavorablement avec d’autres variétés dont les racines peuvent descendre jusqu’à 105 centimètres, leur permettant de puiser l’humidité en profondeur.
Des vulnérabilités multiples face aux maladies et au climat
Le gazon anglais manifeste une sensibilité climatique prononcée qui limite considérablement son adaptation géographique. Cette graminée entre en dormance et jaunit au-delà de 38°C. Lors de canicules prolongées, elle peut dépérir définitivement sans arrosage suffisant. Les gelées inférieures à -15°C pendant plusieurs semaines consécutives l’endommagent sévèrement.
Cette vulnérabilité restreint son utilisation aux régions au climat tempéré océanique, excluant les zones méditerranéennes, continentales ou montagnardes. La monoculture du ray-grass anglais favorise également les maladies fongiques comme la fusariose, le dollar spot, le fil rouge ou la rouille. Ces affections provoquent des taches brunes ou jaunes, entraînant une dégradation rapide de l’aspect général.
Les attaques de cochenilles et pucerons nécessitent des traitements insecticides réguliers. Nous estimons ce budget annuel entre 100 et 200 euros selon la superficie. Cette situation impose souvent aux propriétaires de s’interroger sur les précautions à prendre après l’application de traitements, particulièrement concernant la sécurité des animaux domestiques.
Un impact financier et environnemental considérable
Les coûts d’entretien du gazon anglais s’élèvent à 8 à 12 euros par mètre carré annuellement, soit 2 à 3 fois plus que les alternatives durables. L’installation initiale par semis coûte 2 à 7 euros par mètre carré, tandis que la pose en rouleaux peut atteindre 15 à 30 euros par mètre carré.
| Type de coût | Montant annuel (par m²) | Exemple pour 200m² |
|---|---|---|
| Entretien général | 8-12 euros | 1 600-2 400 euros |
| Fertilisation | 0,20-0,30 euros | 40-60 euros |
| Traitements fongicides | 0,75-1,20 euros | 150-240 euros |
Le ray-grass anglais nécessite 3 à 4 apports d’engrais annuels avec une dose moyenne de 150 à 200 kg d’azote par hectare. Cette dépendance aux engrais chimiques pollue les nappes phréatiques et appauvrit le sol à long terme. L’effet allélopathique de cette graminée constitue un inconvénient écologique majeur, émettant des substances chimiques qui inhibent la croissance d’autres plantes.
Cette propriété réduit drastiquement la biodiversité du jardin et empêche l’installation spontanée de trèfles, pissenlits et autres plantes mellifères bénéfiques aux pollinisateurs. Une heure de tonte avec une tondeuse thermique pollue autant qu’un trajet de 150 kilomètres en voiture, générant une empreinte carbone considérable avec 50 à 70 heures de tonte annuelles pour 200 mètres carrés.




